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Dourlen, Victor-Charles-Paul. Traité d'harmonie contenant un cours complet tel qu'il est enseigné au Conservatoire de Paris.


Paris, Philipp, 1838. 74 p.



L'auteur se réfère dans la dédicace aux doctrines reçues de Chérubini (le dédicataire), de Berton, de Catel et de Méhul, « basées sur les anciennes écoles d'Italie ».

L'avant-propos donne des précisions qui éclairent le point de vue de Catel : « Rameau [...] ne reconnaissait que deux accords primitifs, l'accord parfait et celui de septième ; comme dans tous les accords dissonnans il se trouve un intervalle de seconde, il le renversait, en fesait une septième et lui ordonnait la marque que doivent suivre les septièmes [...], montant de quarte et descendant de quinte. Cette régularité dans la marque de la basse fondamentale était fort ingénieuse [...] ; mais malheureusement pour le systême et heureusement pour nous, dans le moment où ce même systême était adopté par toute l'Europe musicale, des hommes de génie sont venus, ont composé des oeuvres sublimes, en s'écartant totalement de la marche que devait suivre la basse fondamentale selon Rameau : Haydn, Mozart et après eux Beethoven, ont prouvé par leurs chefs-d'oeuvre que ces règles n'étaient que de pure convention [...]. Il n'en est pas de même des règles du contrepoint, celles là sont immuables [...]. C'est parce que Catel s'est appuyé sur ces règles que son système est généralement adopté maintenant; il a donné aux accords leur véritable origine et la marche naturelle qu'ils doivent suivre » (p. 1). C'est une confirmation du fait que la théorie française de l'harmonie n'était à cette époque qu'une théorie légère du contrepoint tonal, sans réflexion en profondeur sur la tonalité harmonique.

Plus loin : « Il est donc bien plus naturel de considérer toutes les septièmes comme des retards de consonnances ; Bemetz-Rieder est le premier qui ait entrevu cette vérité ; il n'en a pas tiré parti, mais Catel a fait ce qui n'était qu'indiqué par son prédécesseur, et on a lieu de s'étonner qu'après un ouvrage aussi clair et aussi précis, d'autres traités d'harmonie venus depuis aient essayé de faire revivre cette division des septièmes majeures et mineures, des accords par suspension (qui ne sont que des retards), des accords par supposition [...], des accords par substitution [...], toutes difficultés qui ne servent qu'à rendre difficile une science que Catel avait rendue si claire » (p. 30).

Le traité de Dourlen, pour le reste, est surtout un recueil de leçons, en commençant par le contrepoint. Parmi ces exercices, on trouve encore « la gamme qu'on nomme règle d'octave » (p. 54).