FERMER

Morley, Thomas. A Plaine and Easye Introduction to Practicall Musicke.
London, 1597.




Selon KLEINMAN (1974:7 sq.), Morley propose une simplification de la solmisation hexacordale n'utilisant plus que les syllabes mi, fa, sol et la. Toute note immédiatement sous le mi est chantée la, toute note immédiatement au dessus du la devient mi. Ce système, on le notera, n'envisage que des hexacordes conjoints (à distance de quarte) et ne permet pas de chanter le triton. La réédition de Playford, 1730, précise :

Now to sing your notes, you cannot use the words GAMUT, Are, etc., they being too long; therefore their meaning is contracted to these several short syllabes, Sol, La, Mi, Fa; Ut and Re being left out, and are with less Confusion supplied with Sol, and La. It was the Ancient Practise, and the French generally use it now, but this Modern Way is found less difficult to the youg practitioner, being not so burthensome to the memory Maintenant, pour chanter vos notes, vous ne pouvez pas utiliser les mots Gamut, Are, etc., qui sont trop longs. C'est pourquoi leur signification est condensée dans ces quelques syllabes brèves, sol, la, mi, fa ; ut et re étant inusités et remplacés, avec moins de [risque de] confusion par sol et la. C'était l'ancienne pratique, et les Français en usent généralement aujourd'hui, mais cette manière moderne est jugée moins difficile pour le jeune praticien, parce qu'elle est moins pesante pour la mémoire.

La pratique française visée ici était sans doute de chanter [au moins] six syllabes, ut et re compris. Comme le note Kleinman, les Français chantaient en réalité sept syllabes -- du moins au moment de la réédition du traité. Il faut souligner par ailleurs que le tétracorde ainsi proposé par Morley n'est autre que celui du système grec antique. Voir notamment Ch. BURNEY, A General History of Music, London, 1789, I, p. 6 :

The ancients used likewise four different monosyllables endig with different vowels, by way of solmisation, for the exercice of the voice in singing, like our mi, fa, sol, la. Les anciens de même ont utilisé quatre monosyllabes différents, se terminant par des voyelles différentes, comme solmisation, pour l'apprentissage de la voix dans le chant, comme nos mi, fa, sol, la.

Et J. WALLIS, dans son édition des Harmonicorum libri de Ptolémée, Oxford, 1682, III, p. 289 :

Nostrates vero musici, nunc dierum, omissis vocibus ut re, solis utuntur mi fa sol la. Mais nos musiciens contemporains, aujourd'hui, omettant les syllables ut et re, n'utilisent que mi fa sol la.

KLEINMAN (1974:12), mentionne ceci comme un Lancashire system dont il se moque.