Selon Rivera, cet ouvrage est le premier texte théorique allemand à reconnaître la triade et sa « base » :
Basin vocamus Harmoniae eam vocem, quae in momento considerando habet Clavem gravissimam. Quoniam [...] Bassus interdum tacere potest, consequens est, non modo Basin in eadem voce non semper reperiri, verum etiam aliquando ad acutissimam pertinere (RIVERA, 1980:132, d'après LESTER, 1989:28, note 22). | Nous appelons « Base » cette voix de l'harmonie qui, au moment considéré, a la note la plus grave. Car [...] comme la basse peut se taire, il s'ensuit que la Base ne se trouve pas toujours dans la même voix et qu'au contraire elle peut même parfois appartenir à la voix la plus aiguë. |
Il s'agit d'une théorie de la basse continue, plutôt que de la basse fondamentale. Il n'y a donc pas de progrès net par rapport à Zarlino.
Avianius (chap. 3) appelle harmonia perfecta l'accord de tierce et quinte, harmonia imperfecta celui de tierce et sixte; mais la « base » est la note la plus grave dans les deux cas : il n'y a pas de notion du renversement (LESTER, 1989:28). La notion d'harmonie parfaite (ou d'accord parfait) implique néanmoins qu'il s'agit de l'harmonie normale sur la basse : ce sera le fondement de toute la pratique de la basse continue du XVIIe siècle et d'une bonne partie du XVIIIe. Il faudrait étudier de plus près le lien entre cette théorie et les compositions en accords parfaits du XVIe siècle.